Le Groënland vu du ciel

Fouler la terre des inuits, voilà un rêve qui ne manque pas de provoquer une kyrielle d’émotions lorsqu’il se concrétise.
Se sentir négligeable face à l’immensité, entendre un silence pudibond, ressentir un froid net, considérer la pureté d’une glace millénaire, respirer un air virginal… lorsque tous les sens éprouvent dans le même instant des sensations aussi inhabituelles et limpides, l’âme s’en trouve naturellement bouleversée.
Tout cela n’a pas de prix, ni d’équivalent. On ne peut cependant pas nier que le « simple » fait de survoler les étendues glacées du Groënland a quelque chose de saisissant et de captivant.

Avions de ligne

Les avions survolant le Groënland sont bien plus fréquents qu’on ne peut l’imaginer, car le territoire glacé se trouve sur la route de nombreux vols reliant le vieux au nouveau continent :

• Paris – Vancouver
• Londres – Denver
• Copenhague – San Francisco
• Amsterdam – Calgary
• Munich – Los Angeles
• Reykjavík – New York
• Cologne – Philadelphie
• Leipzig – Cincinnati
• Etc, etc.

Si vos pérégrinations vous amènent à embarquer dans l’un de ces vols, voici ce que vous pourriez voir :

« J’avais choisi la rangée de droite parce que je savais qu’il y avait des chances pour qu’on passe au-dessus du Groenland. C’était assez nuageux donc j’avais peur de le louper. Mais par une chance incroyable ça s’est dégagé juste avant de voir les côtes. Le pilote a fait une annonce pour que tout le monde regarde et j’ai sorti mon téléphone pour essayer de faire un Timelapse, parce que c’est la première fois que je passais au-dessus du Groenland en plein jour. C’était absolument majestueux et complètement immaculé. Je n’ai pas vu une seule habitation et ça semblait littéralement être le bout du monde avec des montagnes que probablement personne n’a jamais gravi. Puis les nuages sont revenus.« 

Pascal, lors d’un vol Reykjavík – New York en décembre 2017

 

Le Polarflight

Mieux qu’un bref passage au-dessus des glaces, jusqu’à très récemment, la compagnie AirEvents proposait carrément un aller-retour pour le Pôle Nord depuis Berlin.
Ce vol, sans escale, offrait un voyage à faible altitude au-dessus des terres boréales (Svalbard, Groënland, Islande…). Aucun atterrissage n’était prévu, l’avion faisait simplement demi-tour une fois arrivé sur l’axe de rotation terrestre.
Au programme de ces 12 heures de vol : une vue inoubliable, quelques explications du personnel de bord, une coupe de champagne et un beau diplôme certifiant votre qualité d’aéro-explorateur polaire.
Ce service est toutefois en pause depuis 2017, car peu rentable aux yeux de Lufthansa, nouvelle détentrice des avions Air Berlin qui assuraient la croisière.

Voici deux vidéos qui vous donneront un petit aperçu de ce que ça pouvait donner :

« Avant de prendre l’avion j’étais très excité, parce qu’à mon avis, ce vol est la meilleure façon de voir le pôle Nord. Bien sûr, ça serait le rêve ultime de marcher jusqu’au Pôle Nord et de m’y tenir debout sur mes deux pieds, mais je ne pense pas pouvoir me permettre de le faire un jour.
Le voyage était agréable. On nous a servi de la nourriture et des boissons comme sur un vol normal. Le personnel de bord faisait le tour de l’avion pour parler aux passagers.
Le capitaine désignait et détaillait les zones que nous survolions.
Une scientifique norvégienne travaillant au Svalbard a été contactée par téléphone. Elle nous a parlé de la vie sur place et, bien sûr, du changement climatique, important dans cette région.
Nous étions autorisés à nous déplacer et nous promener à l’intérieur de l’avion. Tout le monde essayait de regarder par les fenêtres pour profiter de la vue.
Tous les passagers étaient impressionnés par les montagnes couvertes de neige au Svalbard et à l’Est du Groenland.
Il n’y a pas de trace humaine sur la majeure partie de la côte Est. Nous avons vu quelques stations scientifiques danoises, mais c’était tout.
Vu du ciel, l’Océan Arctique est comme une feuille de glace sur l’eau.
Nous avons ouvert le champagne lorsque nous avons atteint les 90 degrés nord. Malheureusement la zone était un peu nuageuse, nous n’avons donc pas eu une vue très claire du Pôle Nord. »

Poramate, passager du dernier vol pour le Pôle Nord

 

Sources :

– flightradar24.com
– Youtube
– Vimeo
– Témoignages de Pascal et Poramate, mes aéro-explorateurs fétiches

 

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